Question
N’est-ce pas parce qu’on donne un revenu trop élevé aux chômeurs que ceux-ci préfèrent-ils ne pas travailler? Ne reçoivent-ils pas trop d’aide de l’État? Et si les employeurs devaient payer moins de lois sociales et augmenter les salaires, les gens n’iraient-ils pas plus vite travailler et les sociétés n’embaucheraient-elles pas plus?
Réponse(s)
Bonjour,
C’est un problème bien épineux que vous soulevez là. Certains chômeurs le restent-ils parce qu’ils y trouvent des avantages? Certainement, mais je pense que dans certains cas, on ne peut pas leur jeter la pierre. Il y a des situations où il est difficile d’accepter un travail, notamment quand celui-ci met l’équilibre financier d’un ménage en danger.
Pourquoi un chômeur aurait-il de bonnes raisons de rester dans cette situation?
Le mieux pour expliquer cela est de prendre un cas concret. Imaginez un père de famille qui a une femme, qui est mère au foyer, et trois enfants. Il a travaillé durant plusieurs années pour un salaire de 1500 euros. Il se retrouve au chômage, et ne touche plus que 1100 euros environ. Cela représente une baisse difficilement gérable du budget familial. Mais dans la mesure où il est au chômage, il va bénéficier d’aides sociales diverses. Ses allocations logement vont être revues à la hausse, il pourra prétendre à la CMU et n’aura donc plus de mutuelle à payer, il pourra également envisager de toucher les bourses pour les études de ses enfants. Tous ces avantages seront liés au fait qu’il est demandeur d’emploi et compenseront la perte.
Si on lui propose un emploi égal au salaire qu’il touchait auparavant, il peut aller travailler sans que cela mette son budget en péril, puisque les avantages sociaux qu’il va perdre seront compensés par l’augmentation de ses revenus. Par contre, si on lui propose un salaire à 1200 euros, il va perdre la plupart de ces avantages, car il dépassera de peu les plafonds et ne sera plus chômeur, mais n’aura pas assez pour faire vivre sa famille.
Ne pas confondre demandeur d’emploi et assisté social
Le chômeur a cotisé pendant des années pour percevoir ses allocations chômage. Par contre, la personne qui ne vit que des minimums sociaux vit sur les impôts des contribuables, et c’est là que se trouve le vrai problème. Là encore, le cas d’un couple avec deux enfants, qui touche près de 900 euros de RSA (qui remplace le RMI), plus les allocations de logement, plus la CMU, plus les banques alimentaires, à quoi on rajoute les frais de scolarité des enfants pris en charge par les bourses, ainsi que beaucoup d’autres petits avantages qui viennent se cumuler, au bout du compte, ce couple arrive à cumuler entre 1300 et 1500 euros par mois, juste d’aides sociales. Donc, dans ce cas, pourquoi travailler pour 1000 euros par mois, et perdre tout cela?
Il faut donc bien distinguer ces deux catégories de personnes. Celles qui vivent confortablement des minimums sociaux, et celles qui ne demandent qu’une situation financière stable pour faire vivre leur famille. Il est donc clair que si les employeurs avaient moins de charges à payer, ils pourraient offrir de meilleurs salaires à leurs employés (le feraient-ils?), et les chômeurs auraient un intérêt à retourner travailler. Par contre, cela ne fera pas avancer le problème de ceux qui ne veulent pas travailler et qui préfèrent vivre oisivement de ce que l’État leur donne en allocations et aides diverses.
Ceci est bien sûr mon opinion, et chacun est libre de penser ce qu’il veut. Je pense cependant qu’il faut avoir été confronté au chômage un jour pour pouvoir se faire une idée de la situation.
Au plaisir!
Bonjour,
Vous avez parfaitement raison, le fait de donner un revenu trop élevé aux chômeurs les encourage davantage à ne pas faire d’efforts pour trouver un emploi. Il serait plutôt préférable de financer l’emploi, non pas le chômage.
Les charges patronales
De plus, les charges patronales ne devraient pas dépendre des salariés, car ceci inciterait le patron à recruter le moins de personnes possible. Il serait plus intéressant de calculer les charges proportionnellement au chiffre d’affaires de la société. Ces solutions sont difficilement réalisables bien qu’elles demandent très peu de temps et d’investissements financiers. Il existe selon moi d’autres solutions qui pourraient également contribuer à la réduction du taux de chômage. En voici quelques-unes.
Encourager les emplois de services à la personne
De nombreuses personnes ont besoin d’aide à domicile. Les personnes âgées, celles qui vivent seules, les handicapés, les personnes dépendantes ont besoin d’un soutien physique et moral; elles ont besoin de rompre la solitude, la routine et l’ennui. Plusieurs nouveaux services peuvent être proposés: des activités de lecture, des activités manuelles (cuisine, couture, dessin, peinture…), etc.
Faire travailler les jeunes
Il serait préférable de laisser les personnes qui le souhaitent partir à la retraite un peu plus tôt (vers l’âge de 55 à 60 ans). Cette idée concerne en particulier les femmes qui ont élevé des enfants. Ceci permettra de libérer des places et de faire travailler de nouvelles personnes en recherche d’emploi. Cette solution est assez facile, elle requiert un investissement financier supportable et peut se réaliser un très peu de temps.
À la prochaine peut-être et au plaisir de vous relire!