Question
Il y a un an, j’avais un rêve, une ambition, une rage de vaincre, de vivre de ma passion… la pêche. Un banc de poissonnier, du bon poisson, de la clientèle avec qui partager le fruit de la mer… Je la voyais comme ça, ma vie, en toute simplicité.
Alors un jour, à force d’en rêver, je me suis lancé. J’ai tout mis en oeuvre pour réaliser mon rêve. J’étais le plus heureux, j’étais dans mon monde… mon banc de poissonnier, ma pêche, mon poisson, ma clientèle… j’étais heureux comme un poisson dans l’eau, quoi… D’autant plus lorsque mon fils est né cette même année. Je me disais que c’était alors peut-être un signe de chance.
Les mois ont passé, tout semblait me sourire… Sans emploi depuis 6 mois avant l’ouverture de ma petite poissonnerie, je redécouvrais la vie,
le quotidien, les gens, et bien entendu une vie financière normale. Jusqu’à ce que, petit à petit, mes clients semblaient me bouder. Alors, nuit et jour, je me demandais pourquoi, essayant de remédier à certaines choses qui auraient pu déplaire à ma clientèle : innover, créer, apporter du changement, livraison à domicile, publicité… Mais rien ne semblait y faire, mes clients ne me suivaient plus, ou de moins en moins.
Alors, les dettes ont commencé, puis se sont accumulées, des dettes que, sans clients, je ne pouvais honorer. Je ne voulais rien lâcher, j’y croyais, c’était mon rêve, j’avais promis à ma famille que je changerais leur vie, je ne pouvais pas abandonner, je n’en avais pas le droit.
Alors, j’ai continué encore et encore à me battre, de marché en marché, même nocturne… Il fallait que je m’en sorte. Seulement, tous mes efforts n’ont servi à rien. À force de dettes, j’ai dû me rendre à l’évidence, mon rêve m’était inaccessible.
Depuis, je ne vis plus de mon rêve, d’une vie que j’aimais, mais de banquiers qui me harcèlent de rembourser mes crédits, d’huissiers de justice, de gendarmes qui me demandent aussi de régler mes dettes que je ne peux toujours pas honorer.
À la suite de tout cela, je suis devenu interdit bancaire, je n’arrive pas à joindre les deux bouts, nuit et jour je me demande comment sortir de ce gouffre sans fin, je vis sous un ciel noir, dans un brouillard sombre, je n’ai plus aucune valeur.
Personne ne m’entend, ma vie n’a plus aucun sens, je m’enfonce, je ne sais plus vers qui me retourner, tout m’est refusé. Ma famille, mes amis, personne ne peut m’aider. Je n’ai alors plus qu’un recours… vous, vous qui lierez ceci, sachez qu’il y a quelqu’un quelque part qui se meurt de désespoir, de tristesse, de ne jamais revoir le soleil, la vie comme je l’avais avant. Je ne vis plus… je meurs à petit feu. C’est parce que je n’ai plus aucun recours que je viens vers vous afin de vous demander, vous supplier votre aide. Conseils, informations et même des dons… Je vous en supplie, ne me laissez pas mourir !!
50.000 euros, telle est la somme qu’il m’est demandé… 50.000 euros qui me hantent, qui me rongent, qui m’étouffent !!!
Je suis honteux en écrivant ces lignes d’en être venu à devoir demander l’aumône tel un mendiant, mais si cela peut me sauver ma vie et celle
de ma famille… alors, au diable ma fierté !
En vous remerciant par avance de toute l’aide que vous pourrez m’apporter. Sincèrement vôtre,
Mathias
Réponse(s)
Bonjour Mathias,
Je ne connais pas votre situation en profondeur, mais dans un premier temps il faut épurer vos dettes. Si ces 50 000 euros sont les dettes qui correspondent à la faillite de votre affaire, il faut engager la liquidation de toute urgence, mais j’imagine que vous n’avez pas attendu pour le faire. Normalement, avec la liquidation et du fait que vous ne pouvez pas payer toutes les dettes, elles doivent tomber aux oubliettes. C’est la condition sine qua non pour pouvoir repartir du bon pied. Avec l’interdiction de ne pas pouvoir vous remettre à votre compte dans les cinq ans à venir.
Si vous êtes interdit bancaire, il est certain que vous êtes encore plus bas que prévu. Je pense que la seule solution est alors de monter un dossier d’endettement et ensuite de demander à vous mettre en faillite personnelle. Les juges accèdent à cette demande de plus en plus souvent, car devant l’ampleur de certaines dettes, il est facile de deviner que certaines personnes n’auront pas assez d’une vie pour rembourser.
Et puis il faut retrouver du travail, n’importe quoi en attendant des jours meilleurs. Il faut prendre ce qu’il y a et ne pas faire la fine bouche. Je pense que votre seul tort dans toute cette histoire est d’avoir peut-être insisté trop longtemps lorsque vous avez vu votre clientèle s’appauvrir devant votre étalage. Il est facile de le dire après coup et je ne suis pas dans votre situation, je le sais. Mais je comprends que cette affaire avait énormément d’importance pour vous et que vous vouliez tout faire pour vous en sortir. En tout cas, maintenant, il faut rebondir en trouvant du travail, en montant un dossier d’endettement avec un avocat (demandez l’aide juridictionnelle après avoir soldé la liquidation de l’entreprise), et cela devrait vous faire remonter la pente.
Je vous souhaite en tout cas d’y arriver. Bon courage.